Lucy in the sky - Film 2019
- David Jenaha
- 27 avr. 2023
- 4 min de lecture
Émouvant, déroutant, déstabilisant, ce film nous offre un vision émotionnelle de l'expérience spatiale. Quand l'espace, nous révèle notre véritable humanité!

Une jeune femme, entreprenante, sérieuse, dévouée et performante retourne sur terre après une mission dans l’espace. Les images sont captivantes, les gros plans et la lumière nous immergent dans l’histoire de la vie de Lucy. Mariée, maman et astronaute, des rôles qui peuvent aller ou pas ensemble, c’est ce que nous découvrons dans ce film. Nathalie Portman joue magnifiquement bien le rôle de cette fille déterminée à retourner dans l’espace, coûte que coûte !
L’immensité de l’univers
En regardant la Terre, la vie, le monde, et ce que nous sommes, de l’espace, tout cela nous semble si ridicule. C’est ce que Lucy livre à son mari à l’aube d’une nuit où elle n’a pas dormi, ou très peu. Perturbée depuis son retour sur terre, Lucy fait ce que l’on pourrait appeler une crise existentielle. Qui ne serait pas bouleversé par l’univers en prenant conscience de sa grandeur ? Mais vraiment en le ressentant dans ses tripes, en soi comme une obsession, une lumière qui serait en permanence devant chaque chose que nous voyons.
Si nous sommes une seule seconde en quête de vérité, nous ne pouvons pas passer à côté de la question de notre existence. De l’espace, cela a l’air plus facile à voir. C’est ce que Lucy nous partage comme sentiment. Notre société nous a éduqué, nous nous sommes conditionnés, à accorder de l’attention à ce qui nous entoure, ce que nous voyons, ce que nous entendons. Prêter attention à ce que nous avons créé par nous-même. C’est ce que nous avons fait depuis le début de notre vie. Nous nous sommes attachés aux choses de notre vie et à l’image que nous en avons, pour oublier l’immensité de l’univers, la beauté de l’existence, la réalité. Nous avons donné notre liberté d’esprit pour une vie programmée. Des millions d’années d’évolution, et nous en sommes encore là, enchaînés aux images que nous avons créé.
Découvrir la fusion de l’atome, pouvoir marcher sur la lune, cela ne nous a même pas permis de comprendre la nature véritable de notre existence.
La chimie de la passion
Pour se sortir de cette tourmente, Lucy se raccroche à une histoire, une histoire qu’elle va vivre avec Marc un de ces collègues astronautes. Cette fille vraie et honnête va se mettre à jouer avec sa famille pour arriver à reposer les pieds sur terre. Mais encore une histoire de plus, quand on a un point de vue planétaire ? Marc, n’a pas plus d’importance que sa grand-mère, ou que sa fille face à l’immensité de l’univers. Qu’est-ce que cette relation si ce n’est qu’une réaction chimique ? N’est-ce pas une vérité ? Nos émotions, nos sentiments tels que l’on les ressent sont toujours présent en nous. Qu’est ce qui fait que l’on a besoin de revivre ces expériences ? Comprendre la mécanique de la pensée, comprendre les rouages de notre psyché, voir la vérité telle qu’elle est, et non comme on l’a dessiné, voilà le chemin à emprunter pour sortir de ces schémas, pour se libérer de notre conditionnement.
Partir dans l’espace, vivre une autre expérience, obliger les autres à faire ce que l’on souhaite, voilà les fuites que l’on utilise pour ne pas voir la vérité telle qu’elle est.
La relation que Lucy entretien avec sa grand-mère, sa fille, son mari, ou même son collègues astronaute semble si vraie et profonde. Mais voir Lucy perdre les pédales tout au long du film nous indique vraisemblablement le niveau de conflit interne qu’elle a atteint.
« Se sentir bien dans un monde malade, n’est pas un signe de bonne santé ».
Si c’est nous qui avons créé le monde, notre société bien sûr, pas la planète Terre. Si nous avons créé ce monde, il est aussi malade que nous même. On cherche désespérément à trouver le bien-être, fuir les conflits, à partager des moments de plaisir pour oublier ce chaos que l’on a créé en nous et à l’extérieur. Comme si on ne pouvait rien changer à toute cette histoire, cette histoire que nous allons laisser aux prochaines générations.
Notre unique vie
Pour vous donner envie de regarder ce film, je finirai sur une note d’espoir. Car si rien n’est possible dans ce monde, comment continuer à vivre.
« Qu’as-tu prévu de faire de ton unique vie, sauvage et précieuse » ?
Après avoir fait toutes les erreurs de l’histoire, après avoir tué horriblement nos semblables, après avoir privé d’innombrables enfants de nourritures et de soins, après avoir privé chacun de sa liberté profonde de penser librement, après avoir perdu confiance en la totalité de l’humanité, que reste – il à faire ?
Ce message d’espoir que je lis dans ce film, comme dans chaque film un peu sérieux que je regarde, c’est de répondre à cette question. Que reste-t-il à faire ? Critiquer, revendiquer, provoquer ? Je ne crois pas.
Si comme nous le prétendons, nous sommes honnêtes envers nous-même et envers l’humanité, et que nous souhaitons améliorer nos relations pour vivre dans une conscience totale de notre environnement extérieur et intérieur, nous ne pouvons plus nous distraire pendant que des enfants souffrent. Nous avons un devoir, pas une espèce de pensée qui nous a soumis à un mode de fonctionnement. Un devoir dans le sens où, cela est la chose à faire pour répondre et résonner avec la vérité. Le devoir que nous avons est de remettre en question tout notre mode de pensée et notre fonctionnement, pour découvrir une liberté, et un amour inconditionnel dans ce monde et pour ce monde. Ce que nous cherchons n’a pas d’image. Ce que nous devons réaliser n’est pas conditionné par quelques pensées que ce soient. Ce que nous voulons, rien ni personne ne peut nous le montrer.
Se connecter à la nature, méditer 12 heures par jour, partir sur le plus haut sommet du monde ne peut en rien modifier notre mode de relation avec le monde et avec nous-même. Attendre un éveil qui arrivera dans quelques années, n’est qu’une illusion. Faisons-le maintenant cet éveil. Répond à la question la plus profonde qui existe en toi et libère-toi de ce qui t’empêche de voir les choses telles qu’elles sont. Mes mots ou ce film ne sont rien devant la grandeur de cet univers. Devant la profondeur de la vie, le silence de l’espace et les ténèbres qu’il cache, on peut comprendre énormément de choses sur notre monde intérieur, si l’on observe bien.
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