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Kiian Jornet - La frontière invisible

L'extraterrestre du monde du Trail, nous invite à réfléchir au travers de ces anecdotes au sens profond des choses.

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Ce livre paru en 2013, nous fait découvrir un homme hors du commun. On peut le dire. Kilian Jornet fait partie de ces êtres exceptionnels qui existe sur terre. Ces prouesses physiques, sa persévérance, son courage, sa relation si particulière avec la vie, peu de gens l’ont. Non pas qu’être un être exceptionnel soit le but de la vie, mais peut-être que son histoire, sa vie, son parcours peut nous raconter un peu sur nous-mêmes. Pour lui C’est la nature qui guide ses pas.

« Tu réalises que la vie existe quand tu la sens dans tes mains. », cette phrase à côté de photos de lui en train de monter sur des montagnes. C’est son moyen d’exister de grimper et de courir. C’est ce qu’il nous raconte dans ce livre.


C’est cette intelligence intérieure qu’il nous partage sincèrement entre les lignes, pour que nous puissions prendre conscience et rencontrer la révolution intérieure.

Ses expéditions

Le récit plus ou moins imaginaire qu’il nous livre, raconte ses expéditions. Sa préparation, ses entraînements, ses doutes, ses frayeurs, rythment cet ouvrage. Il nous fait voyager sur l’Himalaya, le mont blanc, ou au Népal. Dans chacune de ses expéditions il y a toujours, un risque, un danger, un challenge. On a l’impression que c’est son carburant pour vivre pleinement. A l’époque, il avait 26 ans. A cet âge, il avait déjà toutes ces expériences, vécu tellement de difficultés, et compris tellement de choses.


Avant tous ces exploits, ce qui me touche profondément dans son parcours, c’est sa sagesse, son humilité, son objectivité. Chaque chapitre de son livre est précédé d’une citation ou d’une réflexion. La course, le montage, la nature lui ont offert cette intelligence. C’est cette intelligence intérieure qu’il nous partage sincèrement entre les lignes, pour que nous puissions prendre conscience et rencontrer la révolution intérieure. On se doute bien que rien n’est facile quand il part à l’aventure, mais quand il nous le raconte, on sent bien cette intensité qui vient à chaque seconde. Être attentif et vivre le moment présent c’est le propre du comportement d’un sportif. C’est ce qu’il fait presque sans manquement à chaque périple.


« Lorsque nous ne pouvons pas nous regarder sereinement, la seule façon d’y parvenir, c’est de voyager et d’explorer pour trouver la réponse en nous-même. »


Si la montagne nous apporte, liberté et bonheur, qu’est-ce qu’on en fait chaque jour de cette liberté et de ce bonheur ?

La montagne nous parle

Quelques passages du livre sont particulièrement marquants. Comme je le disait précédemment, la sagesse avec laquelle il nous parle est transcendante. Nous qui courrons, qui partons en voyage, qui rencontrons des gens, pourquoi faisons-nous tout cela ? La vie ne peut-elle être vécu qu’à travers des expériences, sensorielles, physiques. Qu’est-ce qui fait l’importance de nos vies ? Notre notoriété ? Le nombre de like sur facebook ?


« Être libre signifie -t-il être enchainé ? », c’est la question qu’il nous pose. Lui qui semble jouir d’une liberté totale, de pouvoir aller où il veut sur la planète sans contrainte physique énorme. Ce gars, gravit quand même l’Everest, en vingt-six heures et sans oxygène en 2017. Il nous parle donc de liberté. De ce qui peut en apparence nous sembler être une liberté, mais qui en fait nous emprisonne dans l’insatisfaction perpétuel, dans une quête de sens incessante, dans une agitation permanente pour atteindre quelque chose qu’on ne peut trouver à l’extérieur. Pouvoir monter à 7000 mètres d’altitude et ne pas être libre de sa propre condition.


Si la montagne nous apporte, liberté et bonheur, qu’est-ce qu’on en fait chaque jour de cette liberté et de ce bonheur ?


« Mais tout cela n’est que du plaisir, non ? Le bonheur n’est-ce pas ce moment où, en silence, assis dans un champ d’herbe humide à l’aube ou bien fatigués au lit après une longue journée, nous regardons en arrière et que nous nous souvenons de ces moments de plaisir et de souffrance qui au bout du compte deviennent des anecdotes ? N’est-ce pas ce moment où nous nous regardons et où nous observons aussi ce qui est autour de nous ? Nous nous rendons compte alors que ce silence là il n’est pas nécessaire de le noter, est l’équilibre même de la sérénité ? »


La montagne nous invite à l’observer telle qu’elle est, telle que l’on doit la gravir, telle que nous devons nous regarder nous-même et telle que nous devons surmonter nos épreuves. Seul face à la montagne je suis, comme face à la vie et à la mort. Si j’observe la relation qu’il y a entre moi et la montagne, entre moi et la vie, entre moi et la mort, avec attention, qu’est-ce que j’aperçois ?


La montagne a tant à nous dire, c’est ce que Kilian Jornet a compris et tente de nous faire comprendre.


« La liberté arrive si nous sommes capables d’ignorer ces automatismes. Pour y parvenir, nous devons cesser de croire à des choses que pensons être certaines. »

La liberté, la vraie…

Il nous décrit l’histoire d’une fille qu’il rencontre qui lui révèle son histoire. Une certaine Pema qui nous dit en quelques lignes que les touristes ne comprennent rien, ils ont besoin de routes, de téléphones, et à manger. Un progrès qu’il souhaite. Mais pas le progrès qu’elle souhaite. Sa liberté a cessé quand on a voulu la convertir à ce monde de progrès. Mais Pema a décidé de rester elle-même. Si notre liberté s’arrête là où commence celle des autres, quelle place laissons-nous à la culture des anciens peuples, aux traditions ancestrales ?


La liberté, la définition d’Alexandre, un des compagnons de route de Kilian, est bien profonde. Pour lui ce n’est qu’une illusion, que dès que nous prenons une décision, la liberté n’existe plus. Nous prenons des décisions qui programme nos actes. La vraie liberté est dans l’ignorance. Il s’explique ! On nous dicte à l’armée quoi faire, quoi mettre comme vêtement, quoi manger, etc…Mais au retour chez nous, nous sommes perdus, c’est ce qu’il décrit comme réalité. La liberté est un programme qui a été installé dans notre cerveau.


« La liberté arrive si nous sommes capables d’ignorer ces automatismes. Pour y parvenir, nous devons cesser de croire à des choses que pensons être certaines. »

Kilian va jusqu’à nous citer Krishnamurti, « La liberté, cela signifie ne pas suivre, n’est-ce pas ? On doit être libre pour étudier et ne pas accepter, ne pas chercher de guide, un système ou encore un sauveur. La liberté implique que l’on doit avoir la capacité de se demander non pas ce que l’autre veut dire mais de se remettre soi-même en question ».

C’est ce que Kilian nous invite à faire, à découvrir «tenalach ».

Encore un mot pour vous donner envie

Pour découvrir la liberté, il suffit d’aller courir dans la nature. C’est ce que Kilian nous invite à faire, à découvrir « tenalach ». Cette relation profonde que l’on peut avoir avec la nature, l’air, la terre. Un terme Irlandais révélé dans le livre.


Celui qui n’a pas de relation avec la nature, celui qui n’a pas observer sa relation avec son environnement, celui qui ne se remet pas en question, ne veut pas tenter de comprendre ce message. Nous sommes plus proche de l’humanité en étant en relation avec la nature que dans n’importe quelle relation. Allons redécouvrir sans image notre humanité. Nous avons des preuves, des études, des expériences sur tout et n’importe quoi. Est-ce que nous nous sommes observés ne serait-ce qu’une minute depuis le début de notre existence, de manière profonde, attentive et sans images ?


Kilian, l’extraterrestre nous montre la voie, découvrons là pour nous même.

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