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J. Krishnamurti - Conversation avec Bohm, Hidley et Sheldrake (1982)

Pour comprendre le désordre psychologique, Krishnamurti nous offre 4 heures de discussion attentive. Découvrez ce que nous retenons de cet échange.

Dans une vidéo de 1982, Krishnamurti s’entretien avec 3 personnes. David Bohm professeur en physique théorique, il a écrit de nombreux ouvrages sur la nature et la conscience, Rupert Sheldrake un biologiste et consultant en physiologie des plantes et John Hidley psychiatre associé à l’école de krishnamurti.


Cette série de vidéos aborde différents sujets durant près de 4 h de discussion. Le thème principal est le désordre psychologique fondamentalement. En revoyant ces images je m’aperçois pourquoi j’ai tellement été fasciné par cette personne qu’est Krishnamurti. Il discute avec des scientifiques avec beaucoup de bienveillance, d’authenticité et de vérité. Il n’est pas là à essayer de convaincre dans un débat qui n’aurait pas de fin, mais il est là plutôt dans une recherche collective pour découvrir le vrai sens des mots et la conscience qu’il pourra nous amener.


Au fil de ces 4 vidéos sur 4 journées différentes, on arrive à voir et sentir s’installer dans la salle une ambiance non pas de réflexions intellectuelles, mais de l’attention dans la recherche de la vérité. Que cherchent-t-ils tous les 4 ensemble ?


Pour sortir de ce désordre psychologique de nos vies, ne plus vivre dans la peur ou l’angoisse, nous avons besoin de sortir de ce conditionnement

Le conditionnement

D’où vient-il et peut-on s’en échapper ? Ce sont les questions que pose Krishnamurti. Bien évidemment, ils sont tous d’accords pour dire que l’être humain est conditionné. Ils s’appliquent tous alors à découvrir ensemble jusqu’où va ce conditionnement et surtout s’il existe un moyen de l’éviter. Non pas l’éviter, reprendrait Krishnamurti, mais plutôt aller au-delà. Comprendre son conditionnement pour le dissoudre. C’est ce qu’il nous dit. Nous avons été conditionnés par nos religions, notre histoire, notre politique, notre famille, notre spiritualité, notre éducation…. Une réflexion sérieuse et intense a eu lieu entre Rupert Sheldrake et Krishnamurti. Ils avaient besoin de s’entendre sur le fait que le conditionnement n’avait rien avoir avec l’évolution biologique des humains. Pour sortir de ce désordre psychologique de nos vies, ne plus vivre dans la peur ou l’angoisse, nous avons besoin de sortir de ce conditionnement. Si notre évolution biologique ne nous permet pas de faire cela aujourd’hui, c’est que la question n’a pas lieu d’être. Vivre en conflit, dans la violence et l’insécurité psychologique n’est pas une fatalité.


« Nous n’avons jamais tenter de lire le livre de nous-même ! »

La sécurité psychologique

Une maison, de l’argent, une belle voiture, une femme, des enfants, une religion, tout cela participe à ma sécurité. Mais est-ce vraiment de la sécurité. Si je perds toutes ces choses je tomberais dans la peur et la tristesse. Toutes ces choses-là participent donc-t-elles à ma sécurité, intérieurement ? Je suis toujours dans une relation entre le monde et moi, dans un esprit de dualité. Psychologiquement je m’identifie à ces choses tout en admettant qu’elles ne sont pas moi. Je vis dans cette violence, dans ce conditionnement de violence depuis ma naissance. Je suis cette violence. Je suis ce conditionnement. Je suis l’humanité. C’est ma pensée, c’est moi qui l’ai créée et je vois le problème uniquement à l’extérieur.


Pour tenter de se libérer de ce conditionnement et de trouver la sécurité intérieure fondamentalement, pas superficiellement, où est-ce que je vais trouver la réponse ?

« Nous n’avons jamais tenter de lire le livre de nous-même ! ». La réponse doit être si profonde et intérieure que nul ne peut la trouver à notre place. Rien ni personne ne peut nous offrir la sécurité dont nous manquons, Krishnamurti nous parle de l’amour et de combien cela participe à notre sécurité. Ce qu’il nous dit c’est qu’il aime donc il n’est pas attaché. Il nous invite à le dire à notre mari ou à notre femme. Notre compagnon ne comprendra pas cette belle phrase. Le vrai amour se vit après avoir été délivrer de la peur et de l’attachement.


Nous avons dans toutes les organisations sacralisé la pensée, mais la pensée n’est pas sacrée. Tout ce que la pensée a créé devient le fruit de notre emprisonnement.

Liberté

Il a écrit bon nombre livres à ce sujet. La liberté est donc bien au centre de notre recherche pour dissoudre ce désordre psychologique.


Krishnamurti : « Je me demande pourquoi nous acceptons tout cela. Pourquoi j’accepte mon statut d’hindou ? Pourquoi j’accepte mon statut de catholique ? Pourquoi nous acceptons les dires des autres ?


John Hidley : « C’est ce que nous nous disons à nous même. »


Krishnamurti : « Oui. Non seulement nous nous le disons à nous même, mais c’est encouragé, entretenu, nourri par des tiers. Pourquoi ? Pourquoi l’acceptons-nous ? Il est professeur et il m’enseigne ; j’accepte cela. Car il sait bien plus que moi sur la biologie, j’assiste à ses cours et m’informe sur ce qu’il enseigne. Mais il n’est pas gourou, il n’est pas mon guide de conduite. Il me fournit des informations sur la biologie et cela m’intéresse. Je veux l’étudier, sortir dans la nature et faire toutes sortes de choses. Mais pourquoi acceptons-nous l’autorité, l’autorité psychologique, l’autorité spirituelle ? On en revient à la sécurité. Je ne sais pas quoi faire, mais vous le savez mieux que moi. Vous êtes mon gourou. Je refuse cette situation. »


Nous avons dans toutes les organisations sacralisé la pensée, mais la pensée n’est pas sacrée. Tout ce que la pensée a créé devient le fruit de notre emprisonnement. J’ai créé la peur, mais la peur c’est moi. J’ai créé mon conditionnement mais mon conditionnement c’est moi. J’ai créé l’observateur dans ma conscience, mais je suis l’observateur.


« Nous sommes éduqué à être cruel »

Pas de conclusion

Nous avons depuis le début de l’histoire de l’humanité construit tout et son opposé. Nous avons toujours tout opposé parque c’est la loi de la pensée. C’est le jeu de la pensée. Grâce à une attention juste Krishnamurti nous montre le chemin qu’il a utilisé pour dissoudre sa pensée. L’attention est hors du temps et hors de la pensée. C’est ce que nous vivons au fil de ces vidéos. Une attention, une interaction intelligente, un moment hors du temps.


Il pose la question à la fin de ces discussions, à ces 3 interlocuteurs : « Au terme de ces 4 discussions avez-vous des esprits sains ? »


Il les interpelle pour voir si ce temps de réflexion et d’attention ont servi à quelque chose. Et il poursuit avec ceci : « Nous sommes tous si superficiels et cela semble nous suffire. Belle maison, bonne épouse, bon emploi, bonnes relations, ne dérangeons rien. J’irai à l’église, vous irez à la mosquée, ils iront au temple, ne changeons rien. »


Si 4 heures de discussion se concluent ainsi, où est la vérité dans notre système de pensée ? La transformation intérieure, la révolution intérieure ne peut venir de la pensée et de tout ce qu’elle a créée. « Nous sommes éduqué à être cruel » c’est qu’il nous lâche dans ses dernières phrases. Sans énervement, avec calme et sérénité. Krishnamurti est hors de la pensée, ce n’est plus son affaire. A nous aujourd’hui de nous délivrer de nos peurs de notre conditionnement pour agir avec responsabilité et attention.


Pour un esprit sain, un esprit holistique.


Partie 2

Partie 3

Partie 4


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